
Dépli / Objet de rencontres
#1.2. Ville en chantier

Pour son deuxième numéro, DÉPLI s’intéresse à la « Ville en chantier ». Partant de l’expérience marseillaise du chantier de La Plaine, Bruno Le Dantec, Amandine Arcelli et Lise Serra interrogent les multiples sens que peut prendre ce mot. Selon l’usage qu’on en fait, selon le regard qui s’y pose, et selon les gens qui le font, ce sont des réalités tantôt violentes et désincarnées, tantôt intimes et habitées qui s’expriment – jamais anodines. La ville en chantier, la ville qui se construit. Par qui ? Pour qui ?
Une conversation artistique, littéraire et analytique qui ouvre les sens et l’horizon du chantier, vers ce qui nous reste à faire, un monde à changer.

Bruno Le Dantec – né à Marseille, mais est souvent ailleurs. A vécu au Mexique, à Londres, en Andalousie. Sous le pseudonyme Nicolas Arraitz, a publié « Tendre Venin – De quelques rencontres dans les montagnes du Sud-Est mexicain » (Le Phéromone, 1995). Plusieurs livres avec le photographe Antoine d’Agata. Chroniqueur pour la radio andalouse Canal Sur (1999). « Psychogéographie », ouvrage critique des politiques urbaines à Marseille, avec Antoine d’Agata (éditions Le Point du jour, 2005). « La Ville-sans-nom – Marseille dans la bouche de ceux qui l’assassinent », éditions Le Chien rouge, 2007. Avec Mahmoud Traoré, « Partir et raconter – Une odyssée clandestine », éditions Lignes 2014. A animé des ateliers d’écriture en prison avec le romancier Sylvain Prudhomme. Collabore avec le mensuel de critique et d’expérimentations sociales CQFD. Participe à la vie et aux luttes des quartiers populaires du centre de Marseille.

Amandine Arcelli est artiste plasticienne, née à Montpellier en 1991.
S’appropriant matériaux en tous genres, formes et couleurs pour bâtir des figures sans ressemblance et pourtant pleines d’énergie. Bien ancrées et érigées dans l'espace, ses sculptures, dont la composition disent la complexité de notre environnement matériel - entre matières naturelles, industrielles et autres artefacts -, font place à une sorte de monde parallèle dont elles seraient les habitantes. Ainsi le 'faire' d'Amandine Arcelli perpétue ce besoin intemporel de l'être humain : construire. Construire certes pour répondre à des besoins mais aussi pour habiter et cohabiter dans un monde.
Amandine Arcelli est diplômée de l'ENSBA de Lyon (2015). Son travail est régulièrement exposé dans le cadre d'expositions personnelles ou collectives.
Une exposition personnelle lui a été récemment consacrée au Musée des civilisations, Saint-Just-Saint-Rambert dans le cadre du programme Résonance de la biennale de Lyon 2019.

Lise Serra est architecte, docteure en urbanisme et aménagement, maître de conférence à l’Université de la Réunion. Après avoir travaillé plusieurs années en tant que maître d’œuvre au sein de cabinets d’architectes à Lyon et à Bruxelles, elle entame une thèse en convention CIFRE avec l’agence d’urbanisme de Lyon et la SERL sur les liens entre chantiers et projets urbains, qu’elle aborde tant du point de vue des acteurs professionnels que des passants et des voisins du chantier. Aujourd’hui elle continue à travailler sur les chantiers à l’échelle mondiale des flux qu’ils génèrent.